Même si je ne les estime pas :
Les rappeurs de Sniper relaxés en appelROUEN (AFP) - Les rappeurs du groupe Sniper, accusés d'avoir "incité à blesser et tuer les fonctionnaires de police et représentants de l'Etat" en chantant leur tube "La France", ont été relaxés mercredi par la cour d'appel de Rouen.
Ils étaient poursuivis sur plainte du ministère de l'Intérieur après un concert qui s'était déroulé sans incident en avril 2004 à Rouen. Ils risquaient jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende.
Dans son arrêt, la cour a considéré qu'il n'était "pas établi qu'il y ait eu intention d'inciter le public à commettre des actes portant atteinte à l'intégrité de personnes".
La cour d'appel a ainsi confirmé le jugement de relaxe prononcé le 15 juin par le tribunal correctionnel de Rouen. Le procureur général de la cour d'appel de Rouen avait ensuite fait appel.
Une amende, dont le montant avait été laissé à l'appréciation du tribunal, avait été requise par l'avocat général lors de leur procès en appel, le 19 octobre. Il estimait qu'un "rappel à l'ordre" s'imposait.
Les paroles de "La France" mises en cause sont: "On n'est pas dupes, en plus on est tous chauds, pour mission exterminer les ministres et les fachos", et "Frères je lance un appel, on est là pour tout niquer, leur laisser des traces et des séquelles avant de crever".
En première instance, la substitut du procureur de la République avait elle-même demandé la relaxe, estimant qu'avec des paroles chantées devant un public qui les connaît "par coeur", on ne saurait retenir d'"élément intentionnel de provocation susceptible d'inciter un public averti à la violence".
Le parquet n'avait alors pas fait appel. Il a été formé ultérieurement par le procureur général de la cour d'appel de Rouen.
Depuis sa sortie en 1999, "La France" a été vendue en CD à plus de 250.000 exemplaires et entendue par des millions d'auditeurs.
Les quatre rappeurs --Riad Selmi, alias "Aketo", Bachir Baccour ("Tunisiano"), Boudjema Machouche ("DJ Boudj") et Karl Appela (Black Renega)-- ont parlé d'"images à ne pas prendre au premier degré". Pour eux, la chanson est "un appel à l'aide" et non "un appel au meurtre", même si le rap a des formules violentes.
En novembre, après les émeutes dans les banlieues, des élus avaient mis en cause les groupes de rap dont les textes ont été dénoncés comme des incitations à la haine et à la violence.
Le 4 décembre, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, avait jugé "inadmissibles" certaines phrases de ces groupes. "Nous n'avons pas à les accepter", avait-il dit.
Dans un communiqué transmis à l'AFP par leur avocat, Me Dominique Tricaud, le groupe Sniper "rend un hommage solennel aux magistrats qui ont eu le courage d'opposer la seule réponse républicaine possile à 200 parlementaires de la majorité incapables de comprendre la jeunesse française et son expression artistique".
"Le groupe Sniper rappelle que les décisions de justice rendues +au nom du peuple français+ s'imposent également +aux ministres et aux fachos+", conclut le communiqué.Ils n'ont pas tort là.