AXIOM interview

Fuck! Et cimer.

The Hustla a écrit:

Fuck! Et cimer.

Tu sais que le te-bé c'etait pas pour toi, mais pour lui ?

[Lil]Phobie© a écrit:

The Hustla a écrit:

Fuck! Et cimer.

Tu sais que le te-bé c'etait pas pour toi, mais pour lui ?

bah ouais lol je m'auto-insulte

c'etai pour moi...c'est pour sa j'comprenai pas le fouck!!!! mouarf c'est po graff

Oh m'en fou, du moment que j'ai les vidéos hein.

le crevard, qué salopard.

J'ai vu ça hier pendant la pub, mais je ne sais point qu'elle emision c'etait

c'etai une emission de merde ou axiom a pu placer 10 mots avant d'etre coupé et sa principale intervention a été coupé au montage (quand on choisis des sujet qui fache...)


Premiere intervention d'Axiom
Et la seconde intervention :
Faut pas facher Hicham...


sinon

AXIOM a écrit:

DEMAIN SORTIE DU LIBE AVEC DOSSIER SUR LE RAP ET AXIOM DEDANS EVIDEMMENT SINON J EN PARLERAI PAS MAINTENANT !!!! O:)
ET SORTIE DU JOURNAL L HUMANITE VENDREDI AVEC UN PORTRAIT AXIOM!!!!
à suivre !!!!

J'ai vu moi ^^
Et j'ai aussi vu que y'a des autocolants partout près de chez moi, d'AXIOM -_-

Moi c'est Monseigneur Mike

axiom dans l'humanité




Le rap républicain d’Axiom

Hip-hop . Après sa Lettre au président écrite dans la foulée des révoltes des quartiers, le rappeur lillois sort un album où il fait le rêve d’un autre monde.

L’école du « rap conscient » continue de faire des vagues. Après Keny Arkana, c’est au tour d’Axiom de faire parler de lui en sortant un premier album. Il fait partie de la nouvelle génération du rap. Un rap venu du Nord et des cités des quartiers où Axiom a grandi. Isham est son prénom, Axiom son nom de tag. Né à Lille, « sa médina », en 1975, « une génération sacrifiée, oubliée », dit-il, c’est ici qu’adolescent il créa le groupe Rebel Intellect devenu Mental Kombat. Vendu à 7 000 exemplaires, l’opus l’Arrêt public lui avait alors permis de se faire remarquer. Tchatcheur sensible à tous les sujets, il écrit au moment des révoltes des quartiers en 2005 une Lettre au président en samplant la Marseillaise : « J’accuse votre politique, vous n’avez fait que diviser en laissant l’extrême droite avancer », chante-t-il. Mise en ligne sur son blog (www.axiomfirst.com), sa Lettre va vite devenir le porte-étendard d’une jeunesse qui veut être entendue. Sur son site, Axiom cible les politiques qui sont « loin des valeurs républicaines » mais aussi les médias et avoue qu’il « kiffe le rap français », lequel en dit plus que le rap business. S’inspirant des célèbres paroles de Martin Luther King « I have a dream », le rappeur fait le rêve d’un « autre monde possible » dont l’économie servirait l’individu, et se prononce, au passage, pour une « VIe République ». Rencontre.

Assiste-on à un retour du rap politique ?

Axiom. Il est en train de se créer quelque chose avec notamment la montée d’un pôle nouveau venu du Nord. C’est une surprise pour beaucoup de gens en France, car, suite aux révoltes, il n’y a pas eu d’interlocuteurs jeunes, il n’y a pas eu d’écoute, pas de débats. Cette idée fait son chemin. La période d’avant les élections ne génère pas que des choses négatives. Beaucoup de gens sont en train de se réveiller. C’est ce qu’on appelle le rap conscient. Je pense à Keny Arkana, Abdel Malik, un mouvement qui vient après la voie tracée par des groupes comme Iam et Akhenaton. Il y a eu tellement de médiocrité dans le rap. On est en train de se réveiller par le biais de la province qui est pleine de talents. S’il y a plus d’alternatives en région aujourd’hui, ce n’est pas un hasard. À force de presser le jus de Paris, arrive un moment où il n’y a plus rien. Il existe une prise de conscience sur le terrain avec des gens dans les quartiers qui veulent faire des choses. Tout cela se conjugue avec la tenue prochaine des élections.

Vous avez écrit Lettre au président au moment des révoltes des quartiers. Quelle analyse tirez-vous de ces événements ?

Axiom. Lettre au président, je l’avais commencée avant les révoltes. Dans un courrier de 2005 que j’avais mis en ligne sur mon blog, je parlais de Sarkozy, prévoyant les révoltes. On a vécu ces événements de manière simple. Cet embrasement, pour nous, n’est pas un phénomène spontané, dans la mesure où il y avait déjà des voitures qui brûlaient depuis un bout de temps. On était dans la continuité. Seulement, il y a eu un coup de zoom médiatique... Terroristes, jeunes casseurs, délinquants, caïds... On était tout, sauf citoyens. Médiatiquement, il y a une idéologie ultra-sécuritaire, voire xénophobe. On a « juvénilisé » notre image. Si on a compris le traitement idéologique des basses couches sociales de la part du gouvernement, on a compris aussi qu’on avait à se poser la question de l’indépendance des médias en France. Le discours du gouvernement, on le retrouve dans le discours des médias. C’est dangereux pour la démocratie. Pour le gouvernement, la réponse a été le couvre-feu et la loi d’apprentissage. Je trouve grave de faire appel à une loi coloniale pour répondre à des révoltes sociales, et que l’alternative proposée soit le contrat d’apprentissage. Comme si en France les gens dans les quartiers n’avaient pas de diplômes ! On continue à parler de nous, comme si on était des immigrés, comme nos parents. Alors qu’on a des papiers français, que l’on travaille en France, que l’on cotise... C’est bizarre. Insulter perpétuellement des citoyens, c’est se prendre un jour la fourche dans la figure. C’est ce qui risque de se passer.

L’élection présidentielle ?

Axiom. Tout le monde appelle au vote aujourd’hui dans les quartiers et beaucoup de jeunes vont s’inscrire sur les listes électorales. On continue ce travail-là, c’est parce qu’on se considère républicains et français. C’est un vote de survie en réponse à Le Pen et Sarkozy. On en a marre d’être pris en otages dans le système d’alternance. Pour nous, ce n’est pas ça la démocratie. Ma génération n’est pas dans une grille uniquement antilibérale. Nous pensons en termes de répartition des richesses, de lutte contre les inégalités. Qu’on nous donne une chance ! La première critique faite au gouvernement et à d’autres dans les cahiers de doléances issus des révoltes, c’est le contrôle d’identité à répétition. Un contrôle qui est illégal d’après le Syndicat de la magistrature. On n’a pas un problème de la loi, mais un problème d’application de la loi.

Sur la pochette de l’album, on peut lire : « Nous sommes pour une VIe République »...

Axiom. Pour une révision des structures républicaines. Je parle d’une VIe République qui partirait d’en bas. On peut appeler ça comme on veut, une alter République par exemple ou une réforme de la Ve. L’idée républicaine est en train de disparaître et les néolibéraux sont en train de la tuer parce qu’elle est le dernier rempart des acquis sociaux en France. Cela peut paraître bizarre pour un rappeur de dire ça, mais il y a un choix à faire. Ou on est républicain ou on est contre. C’est pour ça que je parle de VIe République. On a besoin d’un renouveau, de gens qui s’investissent vraiment politiquement. La trame principale serait de permettre une vraie ascension populaire à des postes de hautes fonctions. Le verrouillage par le haut devient intolérable. Pour une démocratie comme la nôtre, ce n’est plus possible.

Quels messages aimeriez-vous adresser aux politiques ?

Axiom. Méfiez-vous de l’eau qui dort. Dans leurs bureaux, je ne sais pas qui est chargé de faire l’analyse de terrain dans les différents partis politiques, mais ils ne le font pas correctement. Qu’ils se méfient. Il y a des idées qui circulent dans les quartiers, des idées qui ne sont pas guerrières, mais qui relèvent du révolutionnaire, dans le sens où elles ne sont pas soumises.

La gauche ?

Axiom. Il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas jouer. La gauche aurait plus intérêt à être de gauche qu’à chercher le centre ou la droite. Les carriéristes devraient comprendre que l’important, ce n’est pas maintenant, mais ce qu’on va faire pour les 5, 6, 7,10 années qui viennent. L’essentiel, c’est le débat que l’on pose. OK pour les rivalités idéologiques, pour les luttes de pouvoir. Mais pendant combien de temps va-t-on subir cette grille d’analyse médiatique et pendant combien de temps, va-t-elle prétendre refléter la réalité ? Cette vision, au final, ne fait qu’opposer les citoyens.

Album Axiom Ulm/Universal. Tournée : 30 novembre à Strasbourg (Laiterie), 5 décembre à Lille (Splendid), 12 décembre Paris (Maroquinerie).

Entretien réalisé par Victor Hache